Les portraits de la collection de Poncins-Biencourt
Marcel Aubert
Aubert Marcel, « Les portraits de la collection de Poncins-Biencourt », Monuments et mémoires de la Fondation Eugène Piot, tome 42, 1947, p. 1-9.
Extrait de l’article
Le goût du portrait au crayon qui s’est développé au cours du XVIe siècle, avec l’usage du papier, était apparu dès le temps de Charles VIII et de Louis XII. La cour de François Ier, d’Henri II et de ses fils, avide d’amour et de gloire, de poésie et de bataille, de fêtes et de cérémonies où s’étalait le luxe des beaux vêtements, des riches bijoux, des armures brillantes, se passionna pour ces portraits dessinés à la mine noire et à la sanguine, plus tard aux crayons de couleur, technique simple et rapide qui permettait à un artiste habile de saisir les traits d’un personnage et de les fixer tout vifs sur le papier. On aimait ces crayons à la touche légère où s’affirme l’éclat du regard, la sensibilité de la bouche, des narines, la délicatesse de l’oreille, la courbe régulière ou puissante du visage, tandis que les coiffures, les vêtements, les bijoux, les accessoires, traités sommairement pouvaient être complétés en imagination selon les désirs du moment. Le Musée Condé et le Cabinet des Estampes, l’Ermitage, les Offices, l’Albertine, de grandes collections françaises et étrangères en possèdent des séries remarquables...