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Plaidoyer pour un peintre de « pratique » : le séjour de Paolo de Matteis en France (1702-1705)

Arnauld Brejon de Lavergnée

Arnauld Brejon de Lavergnée, "Plaidoyer pour un peintre de « pratique » : le séjour de Paolo de Matteis en France (1702-1705)", dans Revue de l’Art, année 1990, volume 88, numéro 1, p. 70-71.

Extrait de l’article

A-t-on jamais réalisé que le voyage de Paolo de Matteis (1662-1728) en France (1702-1705) inaugurait brillamment toute une série de séjours d’artistes italiens, vénitiens devrions-nous dire, dans ce pays ?

Sebastiano Ricci (1659-1734) vient à Paris vers 1716 et est reçu à l’Académie Royale de Peinture. Pellegrini (1675-1741), présent à Paris en 1720 avec sa belle-sœur Rosalba Carriera (1675-1757), peint à fresque à la demande du Régent le plafond de la galerie du Mississipi à la Banque Royale (aujourd’hui détruit), qui est considéré comme fondamental pour l’histoire de la peinture française au XVIIIe siècle ; il est reçu à l’Académie en 1733. Rosalba Carriera, elle, avait rem­porté dans la capitale un succès extraordinaire. Jacopo Amigoni (1682-1752) (originaire de Naples comme De Matteis) fait un bref séjour dans la capitale en 1736 avec le chanteur Farinelli ; il avait créé une sorte de lien entre le baroque italien et le rococo français.

Certes le phénomène n’est pas nouveau et des artistes italiens, presque essen­tiellement des décorateurs, avaient fait le voyage en France au milieu du siècle précédent ; on connaît bien sûr l’activité de Romanelli et de Bernini, mais il ne faut pas négliger la présence de Grimaldi, de Borzone, du tandem Colonna-Mitelli, de Fabrizio Chiari, de Verrio ou de Gherardini.

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