Saint-Simon, peintre engagé ?
Béatrix Saule
Saule, Béatrix. Saint-Simon, peintre engagé ?, Cahiers Saint-Simon, n° 31, 2003. Iconographie, Versaillaise des Mémoires, p. 21-37.
Extrait de l’article
Après cette dédicace, mes remerciements vont à Hélène Himelfarb qui m’a guidée dans cette exploration saint-simoniste des collections de Versailles. Lorsque nous avons préparé le programme de cette journée, m’est incombée la redoutable tâche de repérer les faits, racontés ou évoqués dans les Mémoires , que l’on y trouve représentés. D’un côté un récit : quelque trente années, de 1692 à 1723, d’une histoire personnelle mêlée à l’Histoire de France ; de l’autre quelque cent soixante images, une quarantaine de peintures, quelque cent vingt gravures et dessins, pas de sculpture, illustrant une soixantaine de scènes. Signalons que notre investigation s’est limitée aux œuvres contemporaines des faits, que nous n’avons traité ni les retours en arrière, ni les anticipations insérées ici et là qui évoquent des faits postérieurs à 1723, car n’oublions pas que les Mémoires ont été, pour l’essentiel, rédigés entre 1739 et 1749.
Les sources : pour le texte, j’ai bien sûr utilisé l’édition de Boislisle reparcourue à la lumière de l’excellent ouvrage de Georges Poisson , Monsieur de Saint-Simon. Pour le repérage des illustrations, effectué par Matilde Cassandro-Malphettes, nous avons eu recours aux catalogues Soulié et Constans ainsi qu’au fichier iconographique établi par Roland Bossard.
Pour les peintures, les noms de Jean-Baptiste Martin et de Pierre-Denis Martin reviendront si souvent que j’en dirai dès à présent un mot. Jean-Baptiste Martin (1658/1659-1735) était l’un des meilleurs collaborateurs de Van der Meulen, lui-même mort en 1690, dont il reprit la technique méticuleuse ; il avait été ingénieur sous Vauban avant de rejoindre les Gobelins et de suivre les campagnes militaires à partir de 1688 comme «Premier peintre des conquêtes du Roi ». Pierre-Denis Martin (1673-1742), sans lien de parenté semble-t-il avec le précédent, était également peintre des Gobelins et avait adopté la même manière dérivée de Van der Meulen.