Extrait de l’article

Au mois d’avril 1901, visitant, avec M. le comte Bobrinskoy, la salle des manuscrits à la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg, je remarquai un manuscrit français, orné de grandes miniatures, qui était exposé, parmi plusieurs autres, dans une vitrine. Je demandai au bibliothécaire adjoint, M. Braudo, qui voulait bien me servir de guide, la permission de le feuilleter. Ma joie fut grande de constater que les miniatures étaient parfaitement conservées et d’une exécution admirable ; ma surprise ne fut pas moindre lorsque j’appris de M. Braudo que ce beau manuscrit n’avait pas encore été étudié. J’exprimai le désir de faire photographier toutes les pages où se trouvent des miniatures ; la direction de la bibliothèque y accéda avec une parfaite obligeance. Malheureusement, le climat de Saint-Pétersbourg ne se prète pas, pendant toute Tannée, aux opérations photographiques ; aussi me fallut-il attendre plus de dix-huit mois avant de posséder des épreuves de toutes les pages intéressantes du manuscrit. Si ce long travail a pu être mené à bonne fin, je le dois surtout à la bienveillance de M. Braudo et au concours que voulut bien me prêter un jeune ingénieur de Saint-Pétersbourg, M. Abram Margoulieff.

Une fois en possession des épreuves des miniatures, j’en fis l’objet d’un mémoire que je lus à l’Académie des Inscriptions, aux séances du 6 et du 20 février 1903. L’Académie reconnut que les miniatures de ce manuscrit offraient un vif intérêt pour l’histoire de l’art et, à la demande de M. de Lasteyrie, elle exprima le désir qu’elles fussent publiées intégralement à ses frais. La commission des Monuments et Mémoires (fondation Piot), saisie à son tour de la question, décida de mettre à ma disposition, en vue de la publication projetée, un volume entier de son recueil.

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