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Une amitié paradoxale : Antoine Watteau et le comte de Caylus (1712-1719)

Marc Fumaroli

Marc Fumaroli, "Une amitié paradoxale : Antoine Watteau et le comte de Caylus (1712-1719)", dans Revue de l’Art, année 1996, volume 114, numéro 1, p. 34 - 47.

Extrait de l’article

Biographe de Watteau, graveur de ses dessins, compagnon de sa jeunesse, le comte de Caylus appartient comme son ami à cette génération qui a grandi sous le vieux Louis XIV, et qui a participé à la fête parisienne de la Régence du duc d’Orléans. Il était de huit ans plus jeune que le peintre de Valenciennes. Toutes sortes de lignes de force puissantes conduisirent ces deux contemporains à se rencontrer, à se comprendre, à se lier d’amitié. D’autres, encore plus puissantes, les séparèrent et les opposèrent. Le jeune comte, qui à l’âge de quinze ans avait été jeté par sa grand’tante Mme de Maintenon et par sa mère dans la terrible guerre de Succession d’Espagne, fut très tôt saisi par une vocation tout à fait opposée, celle d’amateur d’art, de théâtre et de plaisirs. Le jeune peintre Antoine Watteau, qui arrive à Paris en 1702, est devenu lui-même assez rapidement l’interprète le plus original de l’appétit de bonheur privé qui s’empare de Paris dans les dernières années du règne de Louis-le-Grand.

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