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Les empereurs romains de Versailles. Restitution du décor des façades grâce à l’Inventaire de 1722 

Maxime Blin

Blin Maxime, « Les empereurs romains de Versailles. Restitution du décor des façades grâce à l’Inventaire de 1722 », Versalia. Revue de la Société des Amis de Versailles, n° 20, 2017, p. 55-74.

Extrait de l’article

Lorsqu’en 1716, George-Louis Le Rouge présente Versailles comme la huitième merveille du monde après les sept traditionnelles représentatives de la civilisation gréco-romaine, il fait du château de Louis XIV le parangon de la nouvelle Antiquité. En effet, la présence de cette période glorieuse de l’histoire est attestée dès les premiers travaux du jeune souverain sur le domaine hérité de son père. Le souvenir de l’Empire romain est une clef d’interprétation du règne de Louis XIV. Par l’attirance du jeune souverain pour les grandes réalisations antiques, il se place dans la tradition de ses prédécesseurs François Ier et Henri II, mais aussi des hommes de sa jeunesse – Richelieu et Mazarin. La volonté – ou le quasi-devoir politique – de posséder des oeuvres antiques entraîne une considérable entreprise de commandes. Le principe n’est pas nouveau. François Ier avait déjà envoyé le Primatice en Italie pour réaliser des copies et lui conseiller les plus beaux achats. Fontainebleau avait précédé Versailles dans sa course à la collection antiquaire et Vasari avait qualifié le château de Fontainebleau de « nouvelle Rome ».

Dès 1665, Louis XIV couvre Versailles de bustes, bien avant l’installation des plus célèbres antiques dans la Grande Galerie. Par sa présentation et son agencement dans le cadre versaillais, cette profusion de bustes a pour ambition de tenir un discours d’une portée presque politique, dépassant le simple domaine archéologique et esthétique. Le franchissement de la cour de Marbre et de la Cour royale est comme une « première vision de l’antique » , une préface à cette « Antiquité idéale » recomposée dans les jardins grâce au rassemblement d’oeuvres dispersées au sein de grandes collections distinctes et dont les originaux sont bien souvent difficiles à voir.

Voir en ligne : Les empereurs romains de Versailles. Restitution du décor des façades grâce à l’Inventaire de 1722  (Persée)