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Du château de Gaillon au Musée du Louvre : le buste de Louis XII, une effigie royale démembrée 

Julie Ulrich

ULRICH Julie , « Du château de Gaillon au Musée du Louvre : le buste de Louis XII, une effigie royale démembrée », Le Moyen Age, 2017/2 (Tome CXXIII), p. 351-363.

Extrait de l’article

Louis XII, roi guerrier, roi triomphant et même impérial. Telle est l’image que voulut donner de son maître et ami le cardinal d’Amboise, lorsqu’en 1508 il commanda à un sculpteur italien une série de bustes pour son tout nouveau château de Gaillon. Le roi en majesté, Georges d’Amboise lui-même et son neveu, Charles de Chaumont d’Amboise, devaient orner la façade sur cour de la Grant’maison du château. De cet ambitieux programme monumental, il ne reste plus aujourd’hui qu’un buste acéphale et démembré, non dépourvu d’intérêt – c’est une des premières sculptures de la Renaissance italienne à avoir été commandées par un Français –, mais qui, exposé au Louvre, se retrouve, comme tant d’œuvres, coupé de son contexte et presque incompréhensible. Oublié pendant trois siècles, vandalisé à la Révolution, récupéré par Alexandre Lenoir, ce buste a encore connu de nombreux aléas au cours des XIXe et XXe siècles, puisqu’il fut tour à tour reconstitué et démembré. Les multiples relectures de cette œuvre singulière constituent un extraordinaire objet d’étude tant pour les historiens que pour les historiens de l’art.

Les résidences seigneuriales et princières édifiées à la charnière des XVe et XVIe siècles présentent souvent des programmes iconographiques et emblématiques complexes, très ostentatoires, où le propriétaire des lieux pouvait se faire représenter, en buste ou à cheval. L’un des plus ambitieux programmes de l’époque demeure le château de Gaillon, traditionnelle résidence des archevêques de Rouen, dont Georges d’Amboise voulut faire un monument à la gloire de sa famille. C’est ainsi qu’il fit installer dans la cour d’honneur, sur la façade sur cour de la Grant’maison, les bustes des hommes qui gouvernaient alors le royaume. Trois niches indépendantes, agencées de manière pyramidale, représentaient ainsi, en haut le roi, en bas à droite le cardinal, et à gauche, son neveu Chaumont (les statues étaient de taille légèrement décroissante).

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