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Jean de Cambrai, sculpteur de Jean de France, duc de Berry 

Alain Erlande-Brandenburg

Erlande-Brandenburg Alain, « Jean de Cambrai, sculpteur de Jean de France, duc de Berry », Monuments et mémoires de la Fondation Eugène Piot, tome 63, 1980, p. 143-186.

Extrait de l’article

L’art de la fin du XIVe siècle ne tient pas encore dans la recherche la place qui lui revient. Période cruciale durant laquelle se définit un nouveau style, elle est d’une richesse d’invention peu commune. En raison de cette extraordinaire variété, elle est difficile à saisir. Des études récentes ont apporté et apportent des aperçus nouveaux et obligent à nuancer une vision générale traditionnelle. Courajod avec sa fougue habituelle avait imposé le primat de la Bourgogne avec la puissante personnalité de Sluter définissant une nouvelle conception plastique. A l’analyse, la vérité apparaît bien différente. Sans vouloir réduire le génie de cet artiste, il n’apparaît plus aujourd’hui comme le seul des années 1400. D’autres centres que Dijon se sont montrés à la même époque tout aussi créateurs. L’attention a été à juste titre attirée sur Avignon qui a été un foyer d’art particulièrement fécond avec des personnalités de premier plan comme Pierre Morel. Le mécénat royal ou princier ne s’est nullement affaibli, comme il est trop souvent affirmé. Il y aurait beaucoup à dire à ce propos sur Louis d’Orléans, qui, dans ce domaine comme dans les autres, a manifesté une activité fébrile que la mort a brutalement interrompue. L’étude des monuments qu’il a élevés, des sculptures qu’il a fait tailler, des objets d’art qu’il a commandés serait une aide très précieuse pour la compréhension de cette période. Quant à Louis d’Anjou, il n’est pas seulement le prince qui passa commande de la merveilleuse tenture de l’Apocalypse, il eut bien d’autres curiosités. A Paris même, et proche de la Couronne, nous avons témoignage de monuments de grande beauté, dont certains subsistent encore. Charles VI lui-même, malgré un état de santé qui entraîna les drames que l’on connaît, manifesta pour les objets d’orfèvrerie un penchant peu commun.

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