Extrait de l’article

Il est usuel de présenter Versailles comme le lieu où fut développé, en France, le premier grand programme de sculptures de jardin. commencé en 1664, ce décor rassemblait plus de quatre cent cinquante vases, bustes, groupes ou statues à la fin du règne de Louis XIV et constituait un ensemble sans équivalent en Europe. en 1962, Ernest de Ganay avait distribué les rôles de cette composition : « Le Nôtre, le metteur en scène ; Mansart, le collaborateur des bosquets ; Le Brun, l’ordonnateur des statues,… ». plus récemment, Geneviève Bresc-Bautier remettait en avant le rôle de Le Nôtre dans la commande puis dans la mise en place du Milon de Crotone de Puget, en tête de l’allée royale. cependant, on peine encore à définir de qui procéda réellement le décor sculpté des jardins de Versailles et la question s’avère d’autant plus complexe qu’elle s’applique à un chantier aux responsabilités partagées, qui dura pratiquement quarante ans. Les décors sculptés contribuent désormais à l’identité des jardins français, autant que les parterres de broderies et les perspectives, mais leur origine reste mal connue. pour mieux comprendre leur développement, et en particulier l’attachement séculaire du décor sculpté aux fontaines, un bref rappel de l’usage de la sculpture dans les jardins français apparaît nécessaire. par ailleurs, l’examen du chantier de Vaux-le-Vicomte, qui précéda de plusieurs années celui de Versailles et où les actions des différents responsables peuvent être plus facilement distinguées que sur le chantier royal, est révélateur des options artistiques différentes que suivirent, dans ce domaine, Le Nôtre et Le Brun. éclairé par les travaux du jardin de la reine à Fontainebleau, Vaux révèle le rôle déterminant d’André Le Nôtre dans le décor sculpté des jardins du XVII^e siècle.

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