Accueil / Art et culture / Sculpture / Etudes modernes > Le tombeau des entrailles de Du Guesclin à (...)

Le tombeau des entrailles de Du Guesclin à l’église Saint-Laurent du Puy 

Paul Deschamps

Deschamps Paul, « Le tombeau des entrailles de Du Guesclin à l’église Saint-Laurent du Puy », Monuments et mémoires de la Fondation Eugène Piot, tome 41, 1946, p. 91-102.

Extrait de l’article

Le vendredi 13 juillet 1380 mourait en Gévaudan devant Châteauneuf de Randon (Lozère) le connétable Bertrand Du Guesclin. Quelques jours avant le 9 juillet, se sentant très malade, il avait dicté son testament, et dans celui-ci fait élection de sépulture dans sa terre natale de Bretagne « en l’église des Jacobins de Dinan en la chapelle de nos prédécesseurs », c’est-à-dire en la chapelle où se trouvaient enterrés ses ancêtres.

Les circonstances firent que seul son cœur reposa dans la sépulture qu’il avait choisie. Alors que la plupart des rois de France eurent trois tombeaux, un pour les entrailles, un pour le cœur et un pour le corps, celui-ci à Saint-Denis, Du Guesclin eut quatre tombeaux : un pour les entrailles au Puy, un pour les chairs à Montferrand, un pour le cœur à Dinan, un pour le squelette à Saint-Denis aux pieds de son roi, Charles V, qui devait mourir deux mois après lui le 16 septembre 1380.

C’est au Puy-en-Velay que fut transportée tout d’abord la dépouille mortelle du Connétable. On y procéda à l’embaumement, et l’on inhuma dans l’église des Frères prêcheurs ou Jacobins, placée sous le vocable de saint Laurent, tout ce qui, sauf le cœur, avait été retiré du corps du Connétable, « la ventrada » pour employer l’expression du rédacteur de la chronique de Montpellier connue sous le nom de Parcus Thalamus : « e son cors fon portât als Frayres Menors del Puey, e qui fon sebelida sa ventrada ».

Le 23 juillet, les consuls du Puy firent chanter aux Dominicains un service solennel pour lequel ils payèrent cinquante torches, quatre cierges de cire et un drap d’or bordé de noir, aux armes du Connétable et a celles de la ville. L’oraison funèbre fut prononcée par un maître en théologie nommé Borron.

Lire la suite (Persée)