Les effigies sculptées d’Henri IV à Toulouse au XVIIe siècle
Sophie Fradier
Fradier, Sophie, « Les effigies sculptées d’Henri IV à Toulouse au XVIIe siècle », dans e-STORIA. Les cahiers de Framespa, n° 11, 2012.
Résumé de l’article
Sculpter le roi et l’exposer dans la ville : les enjeux d’une telle entreprise ont été largement étudiés pour Louis XIV, beaucoup moins pour les règnes précédents. Pourtant, dès le début du XVIIe siècle, Henri IV usa de cette pratique à diverses reprises, notamment à Rome et à Paris, à Toulouse également où trois effigies furent sculptées du vivant même du roi. Ces portraits en marbre polychrome furent exécutés entre 1604 et 1607. Ils devaient orner un espace public : le pont de la ville et la Maison commune. Or, si l’on reconnaît habituellement en ces portraits une forme d’allégeance au roi, cet article entend revenir sur une telle interprétation. Suite à la conversion d’Henri IV, les réseaux ligueurs et pro-espagnols ne disparurent pas miraculeusement. Toulouse mit un certain temps avant de revenir dans le giron royal. Par conséquent, la décision d’introduire l’image d’un roi encore contesté ne pouvait émaner que des hautes sphères de l’administration du royaume. D’ailleurs, l’analyse des modalités de représentation et des procédés d’exposition de ces effigies permet d’établir des liens entre elles et les projets qui furent engagés au même moment dans la capitale. Tout porte donc à croire qu’à Toulouse, comme à Paris, Henri IV fut le promoteur de sa propre gloire.