Statue tombale de Louis de Sancerre (†1402), connétable de France (abbaye de Saint-Denis)
Michel André
Michel André, « Statue tombale de Louis de Sancerre (†1402), connétable de France (abbaye de Saint-Denis) », Monuments et mémoires de la Fondation Eugène Piot, tome 1, fascicule 2, 1894, p. 171-178.
Extrait de l’article
Le 4 février 1402, Louis de Sancerre, connétable de France, "vaillant homme et hardi chevalier’ durement" sentant approcher la mort, dicta son testament. Après avoir recommandé son âme à la benoîte Trinité, à la Vierge, à Monsieur saint Michel archange et à Monsieur saint Denys, il laissait son corps « à la sépulture ecclésiastique, laquelle il esleut en l’Église paroissiale de Notre Dame de Sancerre », où reposaient déjà son très cher et très amé frère feu Messire Robert de Sancerre. Il ordonnait en outre que a "sur le corps de feue Madame Louise de Beaunes, son aïeule, de feu son cher seigneur et pere, de feue sa très chère dame et mère laquelle avait nom Béatrice de Boussy", fussent faits des « tumbels enlevés », — et, aux pieds de la tombe de sa mère, « un petit tumbel gravé d’une fillette » Marguerite de Sancerre, sa sœur, morte à huit ou neuf ans. Dans l’église des Prescheurs à Bourges, il ordonnait qu’on élevât à son oncle et parrain, Louis de Sancerre et à ses deux fils « un tumbel pour trois personnes enlevées de trois doigts de haut et non plus au cas que lesdits tumbeaux ne soient faicts de son vivant » — enfin, il chargeait ses exécuteurs testamentaires de faire faire pour ses frères Bobert et Etienne, et pour lui-même « une tumbe dont les trois personnes soient figurées et enlevées et de leur nom nommées ».
Tout en prenant ces suprêmes dispositions, le connétable gardait au fond du cœur l’espoir d’une sépulture plus glorieuse, à l’abbaye royale de Saint-Denis en France, à côté de son frère d’armes et ami messire Bertrand du Guesclin...