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La Royal Academy of Arts au XVIIIe siècle, une académie royale ?

Basile Baudez

Basile Baudez, " La Royal Academy of Arts au XVIIIe siècle, une académie royale ?", dans Livraisons d’histoire de l’architecture, année 2005, volume 10, numéro 1, p. 123 - 136.

Extrait de l’article

La très grande majorité des académies importantes fondées dans les capitales
européennes au XVIIIe siècle furent des créations gouvernementales. Que l’idée de
la fondation émane entièrement des cercles politiques comme en Russie avec la
création de l’Académie impériale des beaux-arts de Saint-Pétersbourg en 1757 ou
que l’initiative en revienne à des artistes comme à Madrid avec l’Académie de
Saint-Ferdinand en 1752, le modèle académique était destiné depuis l’exemple colbertiste à servir d’instrument politique d’entretien et de propagation de la représentation de la gloire du souverain.

Deux institutions servirent de modèle aux artistes
et aux hommes d’État pour organiser ces nouveaux corps : l’Accademia di San Luca
de Rome, fondée en 1593 et l’Académie royale de peinture et de sculpture de Paris
de 1648. L’Académie royale des Beaux-arts de Copenhague, instituée en mai 1754,
emprunta à la première son mode de fonctionnement interne et à la seconde l’organisation de ses études.

Les meilleurs élèves étaient envoyés à Rome, le recrutement
des professeurs se faisait à Paris : on trouve à Copenhague le directeur Jacques-François Saly, le professeur de sculpture Louis-Augustin Le Clerc, le professeur
d’architecture Nicolas-Henri Jardin et son frère Louis-Henri, professeur de perspective ; à Saint-Pétersbourg enseignaient le peintre Louis-Joseph Le Lorrain, le
sculpteur Nicolas-François Gillet et l’architecte Jean-Baptiste Michel Vallin de La
Mothe.

Il est pourtant une académie prestigieuse dont l’histoire et les fondements
semblent ne pas répondre à ces caractéristiques, il s’agit de la Royal Academy of
Arts de Londres.

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