Présence d’André Le Nôtre dans les jardins du palais de Franciszek Salezy Potocki à Krystynopol au milieu du XVIIIe siècle
Małgorzata Durbas
Małgorzata Durbas, « Présence d’André Le Nôtre dans les jardins du palais de Franciszek Salezy Potocki à Krystynopol au milieu du XVIIIe siècle », Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles, 18, 2021
Extrait de l’article
André Le Nôtre, « maître de l’illusion et de la splendeur », a laissé de grandes œuvres parmi lesquelles les jardins de Versailles. Ceux-ci avaient été conçus comme un acte créateur, considéré comme un symbole du pouvoir absolu et de la puissance du roi, qui avec le temps a perdu de son lustre en France. Toutefois, les principes généraux des jardins de Le Nôtre, souvent repris et imités, ont été très appréciés dans de nombreux pays européens, y compris en Pologne au milieu du XVIIIe siècle. L’objectif de cet article est de présenter le style du jardin à la française comme un reflet visuel et intemporel de la puissance aristocratique de la famille Potocki. Voulant conférer une certaine splendeur à son pouvoir nobiliaire, Franciszek Salezy Potocki, surnommé « le petit roi de Ruthénie », décida de se bâtir à Krystynopol, en Ruthénie, une nouvelle résidence consistant en un palais et un jardin parmi les plus raffinés de la République des Deux Nations au milieu du XVIIIe siècle. L’ensemble du projet, réalisé selon les plans de Pierre Ricaud de Tirregaille en 1757-1760, rappelle véritablement les palais royaux de type français, avec deux cours, un château, des ailes et des annexes à disposition axiale qui se prolongent dans la composition du jardin avec une cascade et des fontaines. La résidence de Potocki à Krystynopol avec ses jardins uniques, immortalisée par le dessin et l’aquarelle, joue en outre une fonction très importante dans la vie sociale et économique de son propriétaire.