Le duc et la duchesse de Bouillon au cœur de la Fronde, par le Cardinal de Retz (1649)
Scarlett Beauvalet
Beauvalet, Scarlett, « Le duc et la duchesse de Bouillon au cœur de la Fronde, par le Cardinal de Retz (1649) », Parlement[s], Revue d’histoire politique, vol. hs14, no. 2, 2019, p. 141-149.
Extrait de l’article
Si les femmes de l’époque moderne semblent, a priori, écartées de la sphère politique, elles peuvent trouver, dans le mariage, une alternative à cette exclusion. Les travaux menés en histoire des femmes et en histoire du genre l’ont montré. Nombreuses sont les femmes qui ont participé à la Fronde ; pourtant, il a fallu attendre la thèse de Sophie Vergnes, en 2013, pour voir réévaluer leur rôle . En effet, si les rapports hommes-femmes semblent, au regard des normes en vigueur, profondément inégalitaires, beaucoup d’entre elles ont su ou pu profiter des circonstances extérieures pour s’affirmer au grand jour. La période de la Régence d’Anne d’Autriche, à partir de 1643, et les événements qui déchirent le royaume entre 1648 et 1653 sont l’occasion, pour de nombreuses femmes de l’aristocratie, de s’aventurer dans la politique, seules ou dans le cadre de relations fraternelle ou conjugale. Le mariage offre à bien des femmes un cadre leur permettant d’échapper à leur statut. On voit ainsi des couples œuvrer ensemble : c’est le cas d’Éléonore-Fébronie de Bergh (1615-1657), compagne de Frédéric-Maurice de La Tour d’Auvergne (1605-1652), duc de Bouillon, prince de Sedan, qui profite de sa position d’épouse pour s’affirmer sur la scène politique.
Voir en ligne : Le duc et la duchesse de Bouillon au cœur de la Fronde, par le Cardinal de Retz (1649) (Cairn)