À la Renaissance, le mythe troyen survit et se transforme en faisant l’objet de nombreuses réécritures auxquelles s’accompagnent autant de variations figuratives. Le traitement du large corpus artistique passe par l’examen des traditions interprétatives reliées aux récits afin d’en déceler les significations symboliques. En premier lieu, les analyses iconographiques et iconologiques révèlent les points de continuité avec l’Antiquité via la persistance de certaines notions, telles que la concorde des noces de Thétis et Pélée, ou la notion de « belle mort » insufflée dans les morts héroïques. Mais l’imagerie troyenne est influencée également par des relectures philosophiques et politiques plus tardives. De cette dernière tradition relève la tendance la plus significative de l’époque : celle de la légende des origines troyennes, commune à plusieurs nations européennes. Ainsi, nous avons mis en lumière comment en France la mise en l’honneur des rescapés troyens dans l’art reflète la réappropriation identitaire du récit en tant que mythe de fondation et dynastique.

Thése soutenue en mai 2023 à l’université de Bordeaux Montaigne sous la direction de Pascal Bertrand et Luisa Capodieci.
Édition : Presses Universitaires de Rennes, 2025.