Le Politique et l’Homme chrétien. Les jésuites et la pédagogie des vertus au XVIIe siècle dans la Monarchie des Habsbourg : Nicolas Caussin, Henri et Guillaume Lamormaini
Marie-Elizabeth Ducreux
Marie-Elizabeth Ducreux, « Le Politique et l’Homme chrétien.
Les jésuites et la pédagogie des vertus au XVIIe siècle dans la Monarchie des Habsbourg : Nicolas Caussin, Henri et Guillaume Lamormaini », dans L’Atelier du Centre de recherches historiques, 08, 2011, mis en ligne le 06 novembre 2011. URL : http://acrh.revues.org/4173 ; DOI : 10.4000/acrh.4173
Extrait de l’article
La thématique des vertus du Prince dans les États des Habsbourg de Vienne a déjà donné lieu à de nombreuses publications, parmi lesquels le livre pionnier d’Anna Coreth et les travaux de Robert Bireley sont parmi les plus éclairants. A la thématique des vertus du souverain, celle des nobles répond comme en miroir. Les pages qui suivent voudraient tenter une expérience et mettre en parallèle les trajectoires de deux titres imprimés circulant dans les pays de la monarchie des Habsbourg aux XVIIe et XVIIIe siècles : la Cour Sainte du jésuite français Nicolas Caussin (1583-1651) et les Ferdinandi II imperatoris romanorum virtutes du jésuite luxembourgeois Guillaume Lamormaini (1570-1648). A priori, les deux imprimés appartiennent à deux ordres distincts d’écrits et leurs conditions de production furent aussi dissemblables. L’office de confesseur d’un souverain aurait pu rapprocher leurs auteurs, mais le Père Caussin ne l’exerça que brièvement auprès du roi Louis XIII, alors que le Père Lamormaini fut pendant treize ans celui de Ferdinand II, de 1624 à la mort de l’empereur en 1637...