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Léger crayon du duc de Beauvillier, gouverneur des Enfants de France II 

François Formel

Formel François, « Léger crayon du duc de Beauvillier, gouverneur des Enfants de France II », Cahiers Saint Simon, n°44, 2016. Saint-Simon et Proust. Journée d’études du samedi 12 mars 2016, p. 101-115.

Extrait de l’article

Comme le souligne Mallet-Joris, c’est « au moment où l’éducation du duc de Bourgogne allait se terminer à la gloire de Fénelon » , nommé archevêque de Cambrai le 4 février 1695, devant alors se partager entre l’éducation des princes et les obligations de son diocèse d’où il surveilla ce qui se passait à Versailles, que « l’orage du quiétisme » , mit en cause Mme Guyon et « le petit troupeau » des tenants du « pur amour » , à la doctrine duquel avait cependant adhéré Mme de Maintenon qui devait se détacher d’eux. À suivre sa correspondance, c’est ce qui apparaît progressivement comme une volte-face plus ou moins hypocrite à partir de 1695, puisque, le 15 avril elle écrivait à M. de Noailles, archevêque de Paris, à propos de Beauvillier : « Je crois que cet homme là est bien droit, je vis aussi l’archevêque de Cambrai qui nous parla de Mme Guyon ; il ne change point là-dessus et je crois qu’il souffrirait le martyre plus de convenir qu’elle a tort ». C’est ce dont s’inquiétèrent Beauvillier et ses familiers qui s’obstinaient à la défendre imprudemment alors qu’en février 1696, La Reynie se livrait à des investigations policières et, de l’aveu du Gouverneur, se trouvait conduit « à l’interroger sur nous » durant son incarcération. Certains semblaient se trouver compromis par la découverte d’écrits et de projets d’avenir gouvernementaux avec des listes de charges à pourvoir. C’est ce qui pouvait apparaître comme un parfum d’opposition latente, prétexte à justifier les soupçons dont Bossuet, ancien précepteur du Grand Dauphin et tout autant sinon plus, l’abbé Bossuet, son neveu, surent tirer parti pour entretenir une querelle doctrinale plus acharnée que de raison. Elle s’éternisa près de quatre ans, alimentée par les publications qui contestaient celles de Fénelon. C’est dire que Beauvillier se trouva mis en cause lui-même, comme le font apparaître des échantillons de sa correspondance, par exemple avec tronson, ancien maître de Fénelon, qui avait contribué à son rapprochement avec lui. À cet homme de confiance, il dénonçait « la cabale très forte animée contre le prélat au point de craindre pour Fénelon de le voir ôté auprès des princes » . C’est au point de reconnaître en avril 1697, « qu’on cherche à le faire chasser lui-même et on y parviendra si Mme de Maintenon continue dans l’opposition où elle est pour moi, jamais une intrigue de Cour n’a été plus étendue contre un particulier ».

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