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Mémoire autographe inédit et léger crayon du duc de Beauvillier, gouverneur des Enfants de France I 

François Formel

Formel François, « Mémoire autographe inédit et léger crayon du duc de Beauvillier, gouverneur des Enfants de France I », Cahiers Saint Simon, n°43, 2015. La mort et le deuil chez Saint-Simon, p. 83-93.

Extrait de l’article

Tout lecteur de Saint-Simon sait trop les rapports étroits qui l’ont lié, par un attachement quasi-filial, à Paul de Beauvillier Saint-Aignan, auquel la seule bibliographie d’importance qui lui a été consacrée est la très érudite, encore que peu connue, production de Georges Lizerand. Ne lui fut-il pas donné d’être le mentor du vidame de Chartres, devenu tout jeune duc de Saint-Simon, fort esseulé familialement en cette Cour versaillaise, où l’appui d’un beau-père et d’une puissante coterie s’avérait nécessaire pour réussir son entrée et s’y maintenir ? En dépit du mariage manqué avec l’une ou l’autre des filles de ce représentant de la noblesse de Cour, un des rares à avoir bénéficié de la confiance de Louis XIV, comme son beau-frère, le duc de Chevreuse, le mémorialiste ne cessera de bénéficier d’un appui jamais démenti de Beauvillier, et devenu d’autant plus précieux que ce grand seigneur fut ministre avant d’accéder au poste si en vue et si déterminant de gouverneur des Enfants de France.

Spanheim, comme ses contemporains, Sourches, Dangeau et Saint-Simon lui-même, devait en suivre la si rapide ascension. Aussi, dans sa Relation, insiste-t-il sur l’appui de madame de Maintenon, eu égard à la dévotion marquée du roi, la dame s’attachant à « relever la famille Colbert, par rapport à celle de Louvois ; étant amie de la duchesse de Chevreuse, elle sut mettre dans une considération particulière le duc de Beauvillier, mari d’une autre fille de Colbert » , contribuant « à l’élever au poste de chef du Conseil des Finances, et plus récemment à celui de gouverneur du duc de Bourgogne […] cela sur la seule qualité ou réputation de dévot, qui lui a pu donner cette préférence pour l’un et l’autre emplois, par dessus d’autres compétiteurs plus accrédités et plus en passe de les remplir ». Celui qui se trouvait ainsi revêtu était déjà titulaire de la charge « tant honorifique que lucrative de gentilhomme de la chambre du Roi » , dont Spanheim et Saint-Simon précisent la nature et l’origine, le père de l’intéressé, le comte François de Beauvillier, fait duc de Saint-Aignan en 1665, brillant mais aventureux autant que fantasque, ayant été favori d’un Roi au zénith de son parcours.

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