Accueil / Histoire et fonction / Finances et gestion territoriale / Etudes modernes > Le Domaine de Versailles de l’Aube à l’Aurore du

Le Domaine de Versailles de l’Aube à l’Aurore du Roi Soleil (1643-1663)

Jean-Claude Le Guillou

Le Guillou, Jean-Claude. Le Domaine de Versailles de l’Aube à l’Aurore du Roi Soleil (1643-1663), Versalia. Revue de la Société des Amis de Versailles, n° 5, 2002, p. 46-68.

Extrait de l’article

Le 18 février 1643 s’achevait le dernier séjour de Louis XIII à Versailles. Rentré à Saint-Germain « en bonne santé grâces à Dieu »’, le roi tomba pourtant bientôt malade et confia à son confesseur le père Dinet « si Dieu me rend la santé, sitôt que je verrais mon Dauphin en état de monter à cheval et en âge de majorité, je le mettrai à ma place et je me retirerai à Versailles avec quatre de vos pères pour m’entretenir avec eux des choses divines et pour ne plus penser du tout qu’aux affaires de mon âme et de mon salut. » Son vœu ne fut pas exaucé ; il mourut le 14 mai.

Son « Dauphin » devenu le roi Louis XIV, qui n’avait pas encore atteint sa cinquième année découvrira Versailles que beaucoup plus tard. Sa mère ou son gouverneur n’avaient aucune raison de l’y mener puisque Versailles était une maison de chasse, et que le roi-enfant était trop jeune pour chasser.

De plus, Versailles avait mauvaise réputation à la Cour ; la plupart s’étant mis en tête que le château n’était qu’un édifice médiocre, perdu dans les marais au milieu d’un bois humide. Autrement dit, selon l’expression employée plus tard par Saint Simon : « le plus triste et le plus ingrat de tous les lieux, parce que tout y est sable mouvant ou marécage ». Par conséquent, même si quelqu’un s’était avisé d’évoquer devant le jeune roi ce lieu que son père avait tant aimé, il aurait paru déraisonnable de l’y conduire, ne fût-ce que pour ne pas compromettre sa santé.

Lire la suite (persee.fr)