Le système de Law ou les affres du marché
Jean Hilaire
Jean Hilaire, Le système de Law ou les affres du marché, dans Bulletin de l’Académie des Sciences et lettres de Montpellier, conférence n° 3816, séance de mars 2003.
Extrait de l’article
Le Système de Law dont les éléments ont été lentement mis en place en 1716 est d’abord associé à des images bien connues : la cohue de l’euphorie sur les gravures représentant la rue Quincampoix ; le bossu qui, dit-on, avait fait plus sûrement sa fortune que nombre de spéculateurs... Ce sont aussi les scènes d’émeute lorsque la Banque royale a fermé ses portes en juillet 1720. Mais c’est surtout l’image des billets de banque cloués sur les portes des chaumières comme un signe diabolique à ne plus jamais revoir.
Or on peut ajouter aussi à ces images la personnalité inquiétante de John Law lui-même. Etranger, écossais ayant tenté la fortune à Londres, il y avait eu un duel malheureux au cours duquel il avait tué son adversaire. Il avait bien dit pour sa défense que son adversaire était trop nerveux et était venu de lui-même s’abîmer sur son épée, mais il avait préféré fuir et était venu à Paris ; là il s’était encore fait remarquer comme un dandy jouant gros jeu, un flambeur qui utilisait des jetons en or à sa marque pour pouvoir miser avec des valeurs considérables et inhabituelles.
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