Les affaires de Jacques Cœur et le service du roi
Jean Hilaire
Jean Hilaire, Les affaires de Jacques Cœur et le service du roi, dans Bulletin de l’Académie des Sciences et lettres de Montpellier, conférence n° 3830, 2003.
Extrait du texte
Jacques Cœur a fasciné ses contemporains et l’on s’interroge encore, après un demi millénaire, sur le sens véritable de cette aventure et de ce destin . Un destin qui est passé par Montpellier mais qui dépasse largement l’histoire de cette ville. Les contemporains ont retenu un personnage mirobolant : un homme d’affaires qui s’impose comme le plus grand que le royaume ait connu et en même temps un officier du roi qui s’est hissé au rang des plus proches conseillers de Charles VII dont il est devenu à la fois un financier et un homme de confiance.
L’irrésistible ascension de Jacques Cœur a aussi été une aventure très brève. En 1427 c’est encore un modeste personnage, maître de la monnaie royale à Bourges. En 1432, il commence à naviguer dans le Levant pour s’introduire dans ce commerce important. En 1439, il devient « argentier du roi » c’est à dire fournisseur de la cour en marchandises de luxe et c’est alors le début de la grande aventure. En 1444, il commence à constituer sa propre flotte pour ce commerce oriental. En 1447, il entre au conseil du roi et, conseiller très actif, il remplira des missions diplomatiques. Il a été anobli, fait construire des hôtels, achète des terres nobles. Il est alors au sommet de sa réussite et de son influence ; la chute arrive à ce moment : le 31 juillet 1451 Charles VII le fait arrêter et il est jugé dans le cadre de la procédure retenue par le roi pour les grandes affaires. Le procès dure jusqu’en 1453 où Jacques Cœur est condamné pour trahison envers le roi à payer une amende très lourde et à la confiscation de ses biens. Il demeurera en prison jusqu’à complet paiement. Mais en 1454 il s’évade de sa prison de Poitiers et réussit à passer en Provence avec l’aide de ses gens.
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