Les intendants de province sous la Régence de Philippe d’Orléans
Cédric Glineur
Glineur, Cédric, « Les intendants de province sous la Régence de Philippe d’Orléans », Revue du Nord, vol. 412, no. 4, 2015, p. 829-845.
Extrait de l’article
Apparue au XVIe siècle, l’institution des intendants a été développée par le cardinal de Richelieu pour servir sa politique de raffermissement de l’autorité royale et aider à faire passer le vieil État médiéval, incarné par les officiers, à un État plus moderne et mieux adapté aux réalités du temps. Souvent issus de l’entourage du roi, qui les nomme et les révoque comme il l’entend, les commissaires départis figurent comme des agents dévoués, dociles et efficaces face à des officiers dont le statut garantit une trop forte indépendance ou, en tout cas, une grande liberté vis-à-vis d’un pouvoir royal voulant être obéi rapidement et sans discussion. Dans le même temps, le gouvernement central évolue lui aussi pour s’adapter aux besoins d’un État qui cherche à se débarrasser des dernières traces de la féodalité. La noblesse d’épée est alors progressivement écartée du pouvoir en ce qu’elle est perçue comme une menace potentielle. Mais, à la mort de Louis XIII et de son principal ministre, officiers et aristocrates se sont unis dans un même combat contre le style de gouvernement imposé par le cardinal. Les insurgés réclament la suppression des intendants, lesquels stigmatisent alors toutes les oppositions. Anne d’Autriche sera contrainte de céder, de les rappeler et de révoquer toutes les commissions.