Les pensions sous la Régence (1715-1723)
Benoît Carré
Carré, Benoît, « Les pensions sous la Régence (1715-1723) », Revue du Nord, vol. 412, no. 4, 2015, p. 847-877.
Extrait de l’article
Les pensions et les gratifications ordinaires sont autant de grâces pécuniaires qui font partie, depuis l’époque médiévale, des moyens par lesquels le prince concrétise sa libéralité et prouve sa puissance. Il s’agit, pour le roi, de récompenser ses plus fidèles serviteurs, de fidéliser sa noblesse en l’aidant à tenir son rang ou encore de récompenser toute sorte de mérites : courage et bravoure des militaires, génie des scientifiques, talent des artistes. Après la révocation de l’Édit de Nantes en 1685, le roi verse même des pensions aux nouveaux catholiques fraîchement convertis. Toutes ces pensions royales ont souvent pesé lourd sur les finances de l’État. En 1715, elles représentent environ 4,8 % des dépenses royales, ce qui correspond à 10 % du revenu net dont l’État dispose. L’usage et les édits royaux voulaient que ces pensions s’éteignent avec le règne du monarque pourvoyeur de ces grâces, mais ce n’est pas l’orientation qui fut prise sous la Régence.