Extrait de l’article

L’édition de la correspondance active de Saint-Simon est un événement : elle modifie sensiblement notre perception du mémorialiste. Sensiblement, car elle donne à voir le Saint-Simon d’après la Régence d’une manière qui étonnera ceux qui se plaisent à ne discerner en lui que le chantre déçu d’un passé rêvé. Il faut louer Yves Coirault de nous présenter pareille œuvre d’érudition : les lettres conservées ne forment qu’une faible part de l’écriture épistolaire du mémorialiste mais en voici la totalité. Laissant à des plumes plus autorisées le soin de rendre compte d’un volume d’ores et déjà indispensable, nous voudrions ici illustrer combien il peut enrichir notre connaissance du mémorialiste et de son rôle historique. On peut en prendre la mesure en considérant la correspondance liée à l’ordre de Malte car la présentation de la correspondance aide à dissiper un malentendu né dans les années dix-neuf cent cinquante.

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