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Pour une enquête sur les régences

André Corvisier

André Corvisier, "Pour une enquête sur les régences", dans Histoire, économie & société, année 2002, volume 21, numéro 2, p. 201 - 226.

Extrait de l’article

Le système monarchique faisant reposer non seulement la souveraineté, mais l’exercice du pouvoir sur une seule personne, il est évident que ce dernier est soumis à la disponibilité du souverain à l’assumer. Les circonstances peuvent y faire obstacle. Elles sont fort diverses. Les minorités royales constituent le cas le plus connu d’incapacité à gouverner, mais il en est d’autres comme l’aliénation mentale ou l’absence du royaume, voire la captivité, qui amènent le souverain à déléguer ses pouvoirs, au moins temporairement. Ajoutons que les souverains régnant sur plusieurs États géographiquement séparés sont obligés dans certaines de leurs possessions, en général les plus éloignées de leur résidence habituelle, de déléguer sous des titres divers, régents, gouverneurs, vice-rois, leurs pouvoirs à de hauts personnages de confiance.

Si les origines évoquées de ces délégations de pouvoir imposent une typologie sommaire, les différences de caractère suivant les époques, les traditions politiques des divers pays, les conceptions morales et les sensibilités des différents peuples, enfin la manière dont elles ont été exercées, invitent à tenter d’en dresser un inventaire au moins provisoire. Il n’est peut-être pas superflu d’évoquer également la pratique assez proche, quoique d’essence différente du ministériat (principaux ministres en France, validos en Espagne), délégation de pouvoir « rampantes » et limitées, différentes des délégations locales à des gouverneurs ou encore dans la péninsule Ibérique à des vice-rois.

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