Les tapissiers ordinaires du roi (1666-1789)
Xavier Bonnet
Bonnet Xavier, « Les tapissiers ordinaires du roi (1666-1789) », Versalia. Revue de la Société des Amis de Versailles, n° 20, 2017, p. 75-95.
Extrait de l’article
Quiconque s’ intéresse au mobilier royal connaît les noms de Boulle, Gaudreaus, Joubert, OEben ou Riesener, ou encore Tilliard, Foliot, Boulard et Jacob. Nombreux sont les auteurs à avoir éclairé la vie et l’oeuvre de ces maîtres. Mais contrairement aux menuisiers ou aux ébénistes, les tapissiers du roi demeurent presque inconnus. Il est vrai que leur production est totalement perdue, à l’exception de quelques oeuvres, trop rares, et souvent non encore reconnues comme étant de leur main. Le rôle des tapissiers est pourtant essentiel, voire primordial, dans le décor intérieur des maisons royales sous l’Ancien Régime et mérite une étude. Doublet, Lallié, Sallior, Lequeustre et Capin n’ont laissé que des noms : leur origine, leur carrière, leur clientèle, leur statut social et leurs oeuvres restent à étudier. Aussi le bilan historiographique est-il rapide. Nous devons à Henry Havard la précision, à la fin du XIXe siècle, des premiers noms de tapissiers ayant fourni les rois de France du Moyen Âge à la Révolution. Il faut ensuite attendre les travaux de Pierre Verlet pour obtenir quelques informations supplémentaires. Dès 1945, il souligne l’importance documentaire des sources conservées dans les archives de la Maison du roi : « Quant au tapissier, dont l’art connut un brillant essor à la fin du règne de Louis XV et sous Louis XVI, on pourrait bien souvent reconstituer son travail avec exactitude grâce aux volumineux et minutieux mémoires d’un Capin par exemple. » Dans l’introduction du troisième volume sur Le Mobilier royal français qu’il publie en 1963, il consacre à peine plus d’une page aux tapissiers ayant fourni le Garde-Meuble de la Couronne.
Voir en ligne : Les tapissiers ordinaires du roi (1666-1789) (Persée)