Désir de mort et puissance absolue de Charles VIII a Henri IV
Denis Crouzet
Crouzet, Denis, Désir de mort et puissance absolue de Charles VIII a Henri IV, dans Revue de Synthèse, vol. 112, n° 3-4, 1991.
Extrait de l’article
L’Etat de la première modernité - la proposition n’a rien d’original - est fondé sur le sacre, sur une union de la nature et de la surnature en la personne d’un roi rituellement sacre et investi d’une Majestas dans
la prise en charge même de l’office royal. Le souverain est puissance et cette puissance est de Dieu. Le regard extraordinaire du roi et le toucher des écrouelles sont les signes les plus marquants de cette situation intermédiaire entre sphère humaine et sphère divine, de cette plénitude unique en un homme désigné par Dieu pour régir son peuple selon sa Loi et l’aider a se préparer a l’autre vie. Pour les hommes du premier XVIe siècle, le corps royal d’un François I", dans sa beauté qui ne fait que refléter une âme ornée de toutes les vertus, témoigne aussi d’une élection divine qui, individuellement conférée, transcende le rituel même du sacre.