Accueil / Histoire et fonction / Perception de la cour & la royauté / Etudes modernes > Du faste au dépouillement : deux « manières de (…)

Du faste au dépouillement : deux « manières de peindre » chez Mme de Sévigné

Pierre Dostie

Dostie, Pierre, "Du faste au dépouillement : deux « manières de peindre » chez Mme de Sévigné", dans Cahiers du XVIIe siècle, 1992, vol. VI, 2.

Extrait de l’article

Le 10 mars 1687, Mme de Sévigné fait parvenir à son cousin, le comte de Bussy-Rabutin, exilé sur ses terres de Bourgogne, une longue narration bipartite, enchâssée dans une lettre dont elle occupe les trois quarts de la longueur totale. Le contraste entre les deux volets de ce morceau littéraire, qui n’en constitue pas moins un ensemble homogène, est saisissant : d’une part, la description d’une cérémonie funèbre (celle du Grand Condé) ; de l’autre, la relation du mariage d’un comte (M. de Guiche). En réunissant ces tableaux de la vie mondaine à l’intérieur d’une même lettre, la marquise est consciente de joindre deux « extrémité(s) » (III, 284 ; 10 mars 1687) difficilement conciliables. L’intérêt de cette narration vient justement du fait que son auteur a su lui conférer une parfaite unité structurale. Passant d’un « excès » (III, 284) à l’autre, l’épistolière fournit à son cousin un bel exemple de deux « manière(s) de peindre » (II, 818 ; 30 janvier 1680) un événement, soit que celui-ci se caractérise par son faste, ou, au contraire, par son dépouillement.

Le la suite (Société d’études pluridisciplinaires du dix-septième français)