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Images et représentations du pouvoir dans l’épopée franco-italienne du XIVe siècle 

Chloé Lelong

Chloé Lelong, « Images et représentations du pouvoir dans l’épopée franco-italienne du XIVe siècle », Cahiers de recherches médiévales et humanistes, 35, 2018.

Extrait de l’article

L’Italie du XIVe siècle est celle des Signorie : le pays est divisé géographiquement en plusieurs domaines placés chacun sous l’égide d’une grande famille. Appartenant à un seul individu, la seigneurie italienne est une organisation politique très hiérarchisée, une « structure impériale à l’échelle des comuni ». Ainsi Vérone est-elle la ville des Scaglieri, Mantoue, celle des Gonzague, Ferrare, celle des Este. Mais alors qu’à la même époque, les rois de France sont totalement indépendants, les seigneuries italiennes tiennent leur propre légitimité de l’Empire. D’un côté des Alpes, « rex est imperator in regno suo », de l’autre, l’autorité des Signori d’Italia est entravée par la tutelle de l’Empire. Toute l’organisation politique et sociale des communes tend à rendre les dirigeants de la ville omnipotents alors même que la suprématie de ces gouvernants est limitée par l’hégémonie impériale.

Le pouvoir ne se conçoit pas, dans cette Italie du Trecento, comme relevant d’une autorité unique et dans ce pays qui ne connaît pas d’unité, les différentes régions, cités ou seigneuries sont en permanente rivalité. Agitées par une vivace opposition entre partisans de Louis de Bavière et partisans de Jean XXII, entre Empire et Papauté, entre Guelfes et Gibelins, les libres communes nord-italiennes jouissent d’une relative indépendance et les auteurs qui y composent leurs œuvres ont à cœur de ménager à leurs Seigneurs, qui les protègent et dont ils sont les courtisans, des espaces d’autonomie.

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