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Propagande et polémique après la défaite de Pavie (1525)
François Rouget
François Rouget, « Propagande et polémique après la défaite de Pavie (1525) », Cahiers de recherches médiévales et humanistes, 32, 2016, 247-272.
Extrait de l’article
’année 2015 aura été marquée par la commémoration du cinquième centenaire de la victoire de Marignan au cours de laquelle les troupes de François Ier défirent les mercenaires suisses, victoire qui coïncida avec la reprise du duché de Milan et marqua l’avènement du nouveau monarque. Cette date a quelque peu occulté la défaite du roi à Pavie, dix ans plus tard, sur laquelle l’ouvrage de Jean-Marie Le Gall, L’Honneur perdu de François Ier. Pavie, 1525, fait toute la lumière.
n connaît les circonstances de ce revers militaire français. Alors que la Provence était menacée par l’invasion des troupes du connétable Charles de Bourbon, passé au service de Charles Quint, le roi de France décida de les repousser et de les poursuivre en Italie. Après la prise de Milan (octobre 1524), l’armée française assiègea Pavie mais subit une humiliante déroute le 24 février 1525. Elle perdit de nombreux hommes, dont ses chefs Bonnivet, La Trémoille et La Palice, et le roi fut fait prisonnier. Après un séjour de plusieurs mois à Pizzighettone et à Gênes, il fut transféré à Barcelone puis à Madrid où il demeura jusqu’à sa libération négociée par le traité de Madrid (14 janvier 1526). Selon les termes de l’accord, la France devait restituer la Bourgogne à l’empereur, renoncer à ses prétentions sur l’Italie ; le roi s’accordait à épouser Éléonore de Habsbourg, sœur de l’empereur, rétablir le connétable de Bourbon dans ses privilèges, et échanger ses fils François et Henri contre sa liberté.
