Une poétique politique de l’événement : formes et sens des poèmes satiriques diffusés à la mort de Louis XIV
Pierre Bonnet
BONNET Pierre, « Une poétique politique de l’événement : formes et sens des poèmes satiriques diffusés à la mort de Louis XIV », Dix-septième siècle, 2015/4 (n° 269), p. 599-622.
Extrait de l’article
À peine Louis XIV rend-il l’âme, « sans aucun effort, comme une chandelle qui s’éteint », que des dizaines de libelles, de placards et d’épigrammes circulent, répondant sarcastiquement aux multiples prières publiques et oraisons funèbres, révélant la réactivité d’une opinion soucieuse d’enterrer définitivement le règne et tous ses acteurs. Nous nous proposons d’étudier les pièces satiriques en vers de l’année 1715, en nous appuyant sur le répertoire en ligne qu’Henri Duranton a créé sur son site « Poèmes satiriques du xviiiesiècle ». Établi à partir de la seule source imprimée vraiment sérieuse, le chansonnier d’Émile Raunié, complété par les deux grandes collections de manuscrits, que sont les recueils de Clairambault et de Maurepas, mais aussi par les fonds de manuscrits de diverses bibliothèques, il constitue à ce jour la collecte la plus fiable et exhaustive de chansons et de poèmes satiriques rédigés entre 1715 et 1789. Sur les 6407 items répertoriés par Henri Duranton, les quatre mois de l’année 1715 représentent une bonne centaine de pièces (compte tenu des variantes), ce qui forme un ensemble relativement important.