Une " représentation " inédite de la noblesse au XVIIe siècle dans ’Le Gentilhomme Chrétien’ d’Yves de Paris (1666)
Jean-Pierre Lafouge
Lafouge, Jean-Pierre, "Une " représentation " inédite de la noblesse au XVIIe siècle dans ’Le Gentilhomme Chrétien’ d’Yves de Paris (1666)", dans Cahiers du XVIIe siècle, 1989, vol. III, 1.
Extrait de l’article
Nous sommes surtout accoutumés à percevoir la noblesse au XVIIe siècle à travers les personnages stoïques ou matamoresques du théâtre cornélien ou les gentilshommes, le plus souvent crapuleux, des pièces de Molière, c’est-à-dire par le biais d’une noblesse illustrée pour les besoins du théâtre, ou vue sous ses travers et ses vices plutôt que dans ce qu’elle s’efforçait d’être encore. Si nous voulons, pour une fois, sortir de la stylisation, de la caricature ou du réalisme opportuniste pour entrer dans une autre dimension plus proche de la réalité, il faut faire appel à d’autres œuvres, sans doute moins connues à notre époque, mais très lues au siècle concerné. Il faut se rappeler que c’est au XVIIe siècle qu’eut lieu cette « révolte de la noblesse » appelée la Fronde et que Louis XIV inaugura ce curieux gouvernement de « monarchie absolue » qui ne plaisait pas à tout le monde, brouillant ainsi les cartes quant au rôle de la noblesse en France. Aussi ne faut-il pas s’étonner que des écrivains prirent la plume pour tenter de « remettre les choses en place ». Ce fut le cas, entre autres, d’Yves de Paris, qui a écrit en 1666 un livre intitulé Le Gentilhomme Chrétien et dont nous avons trouvé une édition extrêmement rare à la Bibliothèque Nationale à Paris.
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