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Changements de partis et opportunisme durant la Fronde (1648-1653). La mort de la politique ancienne ?

Katia Béguin

Béguin, Katia, Changements de partis et opportunisme durant la Fronde (1648-1653). La mort de la politique ancienne ?, Politix, vol. 14, n° 56, Quatrième trimestre 2001. Inconstances politiques, sous la direction de Brigitte Gaïti et Pierre Serna, p. 43-54

Extrait de l’article

II y a bien longtemps que l’on n’a pas songé à rapprocher la Fronde des mouvements politiques ultérieurs, révolutionnaires ou non. C’est en partie le résultat de deux évolutions historiographiques qui ont tendu, d’un côté, à couper la Révolution du domaine d’étude des modernistes, et, de l’autre, à dénier aux « guerres domestiques » des années 1648-1653 le caractère précurseur que leur attribuait un historien libéral comme Sainte-Aulaire, ou la dimension de révolution bourgeoise avortée que diagnostiquait le marxiste Boris Porchnev. Après le décapage radical opéré par Ernst Kossmann, pour qui la Fronde n’était qu’« une période d’imprudence et d’exagération sans sens et sans but », sans aucune « valeur créatrice », l’immense enchevêtrement d’intrigues, mis à nu, montre une scène politique confuse, dominée par l’instabilité des acteurs principaux et secondaires. Loin de considérer ce mouvement et cet éphémère comme de simples stigmates d’une turbulence nobiliaire incohérente, Robert Descimon et Christian Jouhaud y ont vu le moteur de ce qu’ils appellent la « microdynamique » des partis frondeurs, et le premier objet de ce que serait leur histoire.

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