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Des commandements militaires féminins en guerre sainte : Marguerite de Provence et Sagar al-Durr lors de la septième croisade 

L. Gay

Gay, L., « Des commandements militaires féminins en guerre sainte : Marguerite de Provence et Sagar al-Durr lors de la septième croisade ». Royal Studies Journal, 7(1), 2020, p. 39–56.

Extrait de l’article

La guerre apparaît comme une activité exclusivement masculine dont les femmes, définies par les héritages gréco-romains et monothéistes comme des êtres faibles et répugnant à la violence, sont écartées. Ce stéréotype, encouragé par les sources ainsi que par une ancienne historiographie ne tenant pas assez compte de la nature
orientée et partiale de celles-ci, altère la perception d’une présence féminine dans les multiples conflits médiévaux. Aujourd’hui, celle-ci ne fait plus de doute.

La croisade, évènement de nature exceptionnelle pour les sociétés qui l’engendrent ou la subissent, constitue notamment l’un des rares cadres légaux de l’activité guerrière des chrétiennes depuis la Querelle des Investitures aux côtés de la guerre juste et défensive. Alors que de récentes études anglo-saxonnes ont mis en valeur l’incorporation de femmes combattantes au sein des armées croisées, la question d’un commandement militaire féminin dans le cadre de la guerre sainte demeure un champ d’étude dont l’intérêt pour l’historienne ou l’historien du genre reste à exploiter. La notion de guerre est employée ici dans sa plus large acception, les reines étant considérées comme des chefs de guerre en vertu du commandement militaire qu’elles exercent. En ce sens, elles assument des fonctions similaires voire identiques à celles d’un homme, bien qu’elles soient non combattantes : intendance, trésorerie, supervision des opérations militaires ainsi que négociations diplomatiques avec l’ennemi.

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