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« L’invention » de la majorité à la Chambre introuvable (1815-1816)

Noëlle Dauphin

Dauphin, Noëlle, "« L’invention » de la majorité à la Chambre introuvable (1815-1816)", dans J. Garrigues et al. (dir.), Assemblées et parlements dans le monde, du Moyen-Age à nos jours. Actes du 57e congrès de la CIHAE, Paris, 2006.

Extrait du texte

Le terme invention est ici utilisé au sens archéologique du
terme, c’est-à-dire mise au jour. Il convient en effet de cerner
comment s’est formée la majorité à la première assemblée élue de la
Restauration et quelles personnalités en prirent la direction, mais
d’étudier aussi l’émergence et la banalisation du concept même de
majorité à l’aube du XIXe siècle parlementaire français.

Les élections ont envoyé siéger des notables dans l’ensemble
opportunistes qui ont réussi à traverser sans trop de peine les
« orages » de la révolution. Ils se sont pour la plupart accommodés des
différents régimes, en essayant d’en tirer profit. Ils n’ont pas cru au
printemps 1815 à un retour durable de l’Empire et reconnaissent sans
difficulté la monarchie revenue en juillet, l’estimant une meilleure
garantie d’ordre. L’entourage royal s’attendait à une réaffirmation des
convictions révolutionnaires qui avaient marqué le retour de Napoléon
et s’est donc étonné des ralliements monarchiques. Passant d’un excès
de crainte à un excès de confiance, on se persuade de l’unanimité des
convictions monarchiques.

Les débats à la Chambre révèlent progressivement le fossé qui
sépare simples députés loyalistes et défenseurs absolus d’une théorie
monarchique impliquant une lecture organiciste de la société et la
résurgence de pratiques d’Ancien Régime...

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