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Le marquis de Louvois ou le service de Mars (1641-1691)

Jean-Paul Le Flem

Jean-Paul Le Flem, Le marquis de Louvois ou le service de Mars (1641-1691), dans Histoire, économie & société, 1996, n° 1, p. 49-56.

Extrait de l’article

Dans la vie relativement brève du seigneur de Chaville, devenu marquis de Louvois, il y a un paradoxe, qui n’est qu’apparent, lorsqu’on se replonge dans les couches dirigeantes françaises du XVIIe siècle : il est issu de la robe, et pourtant il a consacré l’essentiel de sa carrière, voire de son temps, à la gestion de la guerre, comme beaucoup de ses contemporains, à un échelon inférieur, d’où le titre de la communication. Pour cette raison, l’historiographie traditionnelle a peut-être trop opposé la noblesse de robe et la noblesse d’épée. Malgré la morgue et les préjugés sociaux, les valeurs militaires sont les mêmes pour les deux strates. Les juristes ne dédaignent pas pour leur lignage, voire pour eux-mêmes, les idéaux et les honneurs militaires.

Dans la dernière décennie, le secteur le plus dynamique de l’historiographie française est l’histoire militaire, terrestre ou maritime. Dans l’ordre chronologique des biographies, nous trouvons Les ingénieurs du Roi d’Anne Blanchard, le Colbert de Jean Meyer et le Turenne de Jean Bérenger. Mais ces personnages sont assez bien vus par l’historiographie. Il faut mettre à part, quoique de la même veine, le Louvois d’André Corvisier, paru en 1983, qui réhabilite, avec science et ferveur, un grand ministre, victime des critiques de ses contemporains, et dénigré par des historiens hostiles, systématiquement, à l’Ancien Régime et à l’histoire militaire qu’ils confondent avec l’histoire-bataille, qui n’en est qu’un élément, certes essentiel.

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