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Protéger la nation au début de la Révolution. L’Assemblée nationale constituante face à la menace contre-révolutionnaire (1789-1791)

Jean-Christophe Gaven

Gaven, Jean-Christophe, "Protéger la nation au début de la Révolution L’Assemblée nationale constituante face à la menace contre-révolutionnaire (1789-1791)", dans J. Garrigues et al. (dir.), Assemblées et parlements dans le monde, du Moyen-Age à nos jours. Actes du 57e congrès de la CIHAE, Paris, 2006.

Extrait de l’article

« Il n’y aura point d’États généraux car nous sommes déterminés à ne point céder ». Par ces quelques mots, le député Ménard de La Groye exprime en mai 1789 une crainte largement répandue parmi les députés du troisième ordre aux États généraux. Celle de subir le renvoi des États et de perdre l’occasion politique et historique de proclamer la nation souveraine. La résistance opposée à la nouveauté des principes du Tiers et à sa stratégie de blocage a nourri les plus vives inquiétudes, à propos du sort de la consultation inaugurée le 5 mai 1789 comme au sujet de la sûreté individuelle de chaque député. Et les semaines cruciales de mai et juin ont vu se multiplier, dans les interventions du troisième ordre, les expressions dénonçant les attentats contre la nation et autres manœuvres criminelles. Aussi nombreuses soient-elles, ces mentions ne sauraient pourtant dissimuler que le tiers état s’en tient encore, jusqu’au 17 juin, à des considérations seulement politiques. Trois risques majeurs retiennent ainsi son attention : la division des États généraux, l’attribution de la vérification des mandats au Conseil du roi et, surtout, la dissolution des États. Trois périls éminemment politiques donc. Trois décisions qui ruineraient la notion même de nation souveraine, et qui ne devaient appeler, jusqu’en juin 1789, que des réponses politiques.

Lire la suite (Comité d’histoire parlementaire et politique)