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Schismes royaux dans l’Occident du XIIIe siècle : l’âge classique de la division politique ?

Gilles Lecuppre

Gilles Lecuppre, "Schismes royaux dans l’Occident du XIIIe siècle : l’âge classique de la division politique ?", Médiévales, 60, 2011, 117-127.

Résumé de l’article

Il est communément admis que le xiiie siècle occidental correspond à un âge classique, qui a permis un cheminement tranquille vers l’équilibre, le progrès, ou tout au moins l’unité. Toutefois, le domaine politique présente des résultats plus contrastés. Les rois de France ont bien consolidé leur emprise sans connaître les affres de l’inquiétude, tandis que le reste de l’Europe a vécu de nombreux schismes royaux. En Germanie, division rime de toute évidence avec élection, mais la transmission dynastique du pouvoir n’a pas empêché les autres royaumes de sombrer de temps à autre dans des crises de cette nature. Bien sûr, les chroniqueurs ne disposent pas d’équivalents latins ou vernaculaires de la notion de fitna. Ils perçoivent néanmoins avec acuité les effets néfastes de ces duels au sommet, qui menacent de se terminer en anarchie pure et simple. La résolution de conflits si radicaux ne coule pas de source. Quand le recours à la voie de fait ou à l’autorité supérieure du pape ou du suzerain n’y suffit pas, barons et ligues urbaines pensent peu à peu avoir leur mot à dire sur le sujet. Ainsi, la discorde nous révèle-t-elle paradoxalement l’importance et la popularité acquises par la royauté.

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