La diplomatie pontificale médiatrice entre la France et l’Espagne. La mission de l’archevêque de Nazareth auprès de François d’Anjou (1578)
Ivan Cloulas
Cloulas, Ivan, "La diplomatie pontificale médiatrice entre la France et l’Espagne. La mission de l’archevêque de Nazareth auprès de François d’Anjou (1578)", in : Mélanges de la Casa de Velázquez. Tome 5, 1969. p. 451-459.
Extrait de l’article
L’entrée du duc François-Hercule d’Anjou à Mons, le 11 juillet 1578, prit dans un contexte politique particulièrement troublé l’allure d’une véritable provocation.
Depuis 1576 le frère du roi Henri III entretenait des relations avec les États généraux des Pays-Bas révoltés contre leur souverain, le roi d’Espagne. Philippe, comte de Lalaing, et Guillaume d’Orange sollicitaient tour à tour l’intervention du prince français. Mais, à la suite d’autres contacts, l’archiduc Mathias, l’un des frères de l’empereur Rodolphe II, arriva aux Pays-Bas le 28 octobre 1577. Les États généraux lui ayant reconnu le gouvernement général des provinces, les pourparlers avec le duc d’Anjou furent pratiquement rompus mais ils ne tardèrent pas à reprendre lorsque la défaite de l’armée des États à Gembloux, le 31 janvier 1578, obligea à chercher une aide étrangère. Les conférences qui s’ouvrirent entre les représentants du duc et ceux des États généraux ayant fait apparaître certaines réticences de la part de ceux-ci, le prince décida de s’imposer au début de juillet. Répondant à l’appel du comte de Lalaing et de la noblesse du Hainaut, il se rendit à Mons, capitale de cette province. De là il adressa un manifeste aux principales villes des Pays-Bas, leur annonçant qu’il venait combattre pour leur cause.