Ni métier ni administration, mais fait du prince. La diplomatie au cœur de l’État dans la France du second XVIe siècle
Matthieu Gellard
Matthieu Gellard, « Ni métier ni administration, mais fait du prince. La diplomatie au cœur de l’État dans la France du second XVIe siècle », Discussions : Colloquia et conférences du Institut Historique Allemand Paris et ses partenaires, 2015.
Extrait de l’article
Si la diplomatie française connaît un développement aussi important que rapide à partir du début du XVIe siècle et encore accéléré par les guerres de Religion qui privent la monarchie de la possibilité de recourir aux armes pour défendre ses intérêts extérieurs, ce développement ne s’accompagne pas, comme ce fut le cas dans d’autres secteurs de l’État, de la formation d’une administration spécialisée. C’est que la diplomatie est une des prérogatives les plus absolues d’un monarque et que lui seul nomme à une ambassade. Dès lors, le personnel diplomatique français est d’abord constitué de fidèles serviteurs de la monarchie qui représentent le roi indistinctement à l’ étranger ou à l’intérieur des frontières. Puisqu’elle n’est pas conçue comme une profession, il s’ensuit que la diplomatie reste essentiellement une pratique empirique.