Plaider, convaincre, entrer en scène : Éléonore d’Autriche et la libération des Enfants de France, d’après sa correspondance inédite
Chloé Pardanaud
Pardanaud, Chloé, Plaider, convaincre, entrer en scène : Éléonore d’Autriche et la libération des Enfants de France, d’après sa correspondance inédite, dans Seizième Siècle, n° 4, 2008, p. 195-216.
Extrait de l’article
Eléonore d’Autriche fait partie des reines les plus délaissées de l’histoire de France. La seconde épouse de François Ier tient une place très restreinte dans les biographies du roi, et plus généralement dans l’historiographie des années 1530-1540. Seuls deux historiens belges, Charles Moeller et Ghislaine de Boom, lui ont consacré un travail d’une certaine ampleur, en retraçant l’un sa jeunesse, l’autre sa vie1. Plus récemment, quelques études ont mis en lumière son mécénat. De fait, cette reine fut loin d’être aussi effacée qu’on pourrait le croire2. Faut-il rappeler que sa naissance la destinait à devenir une pièce stratégique sur l’échiquier politique de son temps ? Fille de Philippe le Beau (1478-1506) et de Jeanne de Castille (1479-1555), sœur aînée de Charles-Quint, elle était aussi la nièce de Marguerite d’Autriche, régente des Pays-Bas.