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Cour du prince et vie religieuse à la fin du Moyen Âge

Vincent Tabbagh

Vincent Tabbagh, "Cour du prince et vie religieuse à la fin du Moyen Âge", dans Bulletin du Centre d’études médiévales d’Auxerre, année 2004, numéro 8, Varia.

Extrait de l’article :

Il y a quelque paradoxe à vouloir unir ce que tout paraît opposer : la cour n’est-elle pas le lieu même d’une mondanité dont tout le cheminement de la vie religieuse consiste à s’éloigner ? Au XIIe siècle, Jean de Salisbury assimilait celle d’Henri II Plantagenêt à l’Enfer. Comment ce qui est d’abord une manifestation de la puissance seigneuriale et le foyer d’une culture courtoise pourrait-il porter une vie spirituelle spécifique et approfondie ? Cette interrogation animait la demie journée d’études réunissant quelques doctorants et chercheurs de l’Université de Bourgogne le 14 mai 2003, dans le cadre du séminaire de DEA. Partant du constat que dès la fin du XIIIe siècle la cour d’un prince est reconnue par la papauté comme institution d’Église susceptible de recevoir des indulgences, et que bien des sources, pour celle de Bourgogne au XVe siècle par exemple, montrent l’ampleur des gestes religieux qui s’y déploient, offices, messes, pèlerinages, aumônes, prédications même, les intervenants ont voulu cerner son éventuel rayonnement spirituel, servant de modèle à d’autres milieux en matière de dévotion, mais aussi le rôle des pratiques et des rituels dans son organisation même. La cour en effet, par une sorte d’extension de la chapelle princière ou de l’ordre de chevalerie qu’elle intègre en son sein, peut apparaître comme une communauté ecclésiale ordonnée. La synthèse du palais et du couvent qu’incarne l’Escorial de Philippe II n’est-elle pas déjà présente, comme en germe, dans certaines cours de la fin du Moyen Âge ?

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