Du vœu royal au vœu national. Une histoire du XIXe siècle
Miguel Rodriguez
Miguel Rodriguez, "Du vœu royal au vœu national. Une histoire du XIXe siècle", Cahiers du Centre de Recherches Historiques, n° 21 (1998).
Extrait de l’article
Dans la dévotion au Sacré Cœur, le concept de vœu est fondamental, en tant que « promesse faite à Dieu ». De la relation spirituelle des mystiques avec Dieu au « vœu national », en passant par la fondation d’ordres se réclamant du Sacré Cœur, l’histoire de la dévotion montre que le vœu assumé, vis-à-vis de cette figure, peut être, aussi bien un comportement individuel qu’une manifestation de foi collective : il va associer au XIXe siècle un engagement religieux et des pratiques laïques.
Le vœu au Sacré Cœur semble correspondre au cadre définitionnel proposé pour le projet d’une histoire comparée du vœu : "[…] une norme surérogatoire par rapport aux normes communes, qui entend former une excellence des individus ou des groupes limités et qui se noue devant une instance transcendante, divine ou éthique."
La dévotion au Sacré Cœur, qui existe au Moyen Âge sous la forme des cinq plaies du Christ, atteint son épanouissement avec Jean Eudes, puis avec Marguerite-Marie d’Alacoque, dans la seconde moitié du XVIIe siècle : c’est avec elle que la symbolique du culte prend ses traits durables – presque jusqu’à nos jours – et, c’est sous cette forme qu’elle atteint les horizons les plus vastes. Ainsi il sera question ici du Sacré Cœur dans le sens qui lui a été donné à partir de Paray-le-Monial, où vécut Marguerite-Marie d’Alacoque.