Madame de Maintenon et les hommes d’Église, à travers sa correspondance
André Blanc
Blanc, André, Madame de Maintenon et les hommes d’Église, à travers sa correspondance, Albineana, Cahiers d’Aubigné, 10-11, 1999. Autour de Françoise d’Aubigné, Marquise de Maintenon. Tome II. Actes des Journées de Niort 23-25 mai 1996, sous la direction de Alain Niderst ; p. 339-356.
Extrait de l’article
S’il est des gens auxquels Mme de Maintenon a donné sa confiance, quitte parfois à la leur retirer plus ou moins brusquement, ce sont bien, pour des raisons faciles à comprendre, les hommes d’Eglise. Les échanges épistolaires qui ont lieu entre elle et ceux-ci sont donc riches d’intérêt ; malheureusement, non seulement ces correspondances n’ont pas toutes été conservées, mais elles sont encore pratiquement toujours à sens unique : nous possédons presque uniquement les lettres de Mme de Maintenon à l’abbé Gobelin, au cardinal de Noailles, à Languet de Gergy, et seulement, ou presque, les réponses de Fénelon et de l’abbé Godet des Marais ; d’un côté, le portrait est en relief, de l’autre en creux ; mais il n’est pas sûr que l’entaille soit moins intéressant ou révélateur que le camée.
L ’abbé François Gobelin
C’est quelques années après son veuvage, en 1666, lorsque, demeurant rue des Tournelles, elle fréquentait le couvent des Annonciades, ou Filles bleues, que Mme de Maintenon fit la connaissance de l’abbé Gobelin, chapelain de l’hôtel d’Albret, et le choisit pour confesseur ordinaire et directeur de conscience. La première lettre à lui adressée qui ait été conservée est de 1672, la dernière de 1691 (Gobelin devait mourir l’année suivante). La suite des lettres que nous avons en notre possession s’étend donc sur près de vingt ans, avec une interruption en 1679 et peu de lettres, fort brèves, de 1680 à 1683. On en a déduit la destruction de la correspondance échangée pendant un moment assez scabreux de l’existence de la pénitente.