« Quant à ce beau discours du mespris du monde ... » : foi calviniste et plaisirs mondains chez quatre grandes dames de la Réforme en France
Jane Couchman
Jane Couchman, « Quant à ce beau discours du mespris du monde ... » : Foi calviniste et plaisirs mondains chez quatre grandes dames de la Réforme en France, Renaissance and Reformation / Renaissance et Réforme, vol 38 no 3 (2015).
Extrait de l’article
Le rejet des « vanités de ce monde » tient, on le sait, une place prépondérante dans la théologie calviniste. Cette étude explore le rôle de ces « plaisirs mondains » dans les lettres et les mémoires de quatre des grandes dames de la Réforme en France : Louise de Coligny (1555–1620), Charlotte Duplessis-Mornay (1548–1606), Jeanne d’Albret (1528–1572) et Catherine de Bourbon (1559– 1604). Nous nous demandons comment ces femmes haut placées réagissent aux tensions entre la persona reliée à leur statut noble (surtout leur apparence et leur engagement dans la vie de la cour) et l’interdiction calviniste de la « mondanité » s’appliquant à ce statut. Nous trouverons que ces femmes, tout à fait conscientes de ces tensions, y opposent entre autre une justification théologique, une acceptation fonctionnaliste, ou une vacillation entre plaisirs et pénitence.