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Une lecture des obituaires de quelques cathédrales de France septentrionale, XIIe–XVe siècle 

Vincent Tabbagh

TABBAGH Vincent, « Une lecture des obituaires de quelques cathédrales de France septentrionale, XIIe–XVe siècle », Le Moyen Age, 2018/3-4 (Tome CXXIV), p. 553-580.

Extrait de l’article

Dans l’ensemble des paroles lues, récitées ou chantées qui s’élèvent depuis le chœur et les chapelles des cathédrales, si toutes s’adressent à Dieu ou à la cour céleste des anges et des saints, toutes n’ont pas la même finalité. Certaines, les plus nombreuses et les plus intenses, rendent hommage au Dieu créateur, dans un service divin qui prend pour l’essentiel la forme, au fil des heures canoniales, d’hymnes et de psaumes tirés de la Bible. De saints et de saintes, des lectures exaltent la vie et les mérites, des passages des messes célébrées invoquent le nom, des supplications accompagnent les processions et les expositions qui présentent à la vénération de tous les châsses de leurs reliques, selon un calendrier précis fixé par les martyrologes. Mais nombre de ces paroles entretiennent aussi la mémoire de certains morts. Elles peuvent prendre la forme de courtes prières, sacralisant l’aspersion de leurs tombes notamment, ou se greffant sur un autre rite, une procession par exemple, comme la collecte Inclina récitée ou chantée à la fin en mémoire de son fondateur. Incluses dans les rituels complexes de messes plus ou moins solennelles, elles participent à l’œuvre de salut de ceux dont le nom s’inscrit en leur déroulement. Depuis longtemps, le vie siècle sans doute, s’est peu à peu imposée une pratique d’affectation spirituelle de la célébration eucharistique, comprise comme un suffrage ou un bienfait, à une intention ou à une âme en particulier ; un premier témoignage de messe in remedium animae apparaît en 635 . Commandée à l’unité, dans le testament ou par les exécuteurs eux-mêmes, et célébrée dans les jours qui suivent immédiatement le trépas, ou perpétuellement répétée selon des rythmes plus ou moins recherchés et constituant alors une chapellenie, elle prend place sur les autels à la périphérie de la cathédrale, dite ou chantée par de simples chapelains, isolés ou réunis en collèges.

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