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Anne Dowriche et l’histoire de France ou … d’Angleterre ? 

Armel Dubois-Nayt

Armel Dubois-Nayt, « Anne Dowriche et l’histoire de France ou … d’Angleterre ? », Études Épistémè, 17, 2010

Extrait de l’article

Selon l’historienne Nathalie Zemon Davis, les rares femmes qui s’essayèrent au genre historique au XVIe siècle privilégièrent majoritairement deux types d’histoire, l’histoire religieuse locale d’une part, l’histoire familiale offerte en héritage aux générations postérieures d’autre part. The French Historie de l’Anglaise Anne Dowriche ne rentre dans aucune de ces deux catégories, puisqu’elle relate trois épisodes des guerres de religion en France : le massacre de la rue Saint Jacques en 1557, le procès et l’exécution du conseiller du Parlement de Paris, Anne du Bourg en 1559, enfin le massacre de la Saint Barthélémy en 1572. Partant, la première question que soulève ce texte porte sur les motivations de cette mère de famille de six enfants, qui n’était de toute évidence pas dégagée des corvées domestiques, lorsqu’elle se lança dans l’écriture de manière générale et dans celle de cette histoire en particulier.

Un début d’explication réside tout d’abord dans l’éducation que reçut Anne Dowriche et qui lui permit de faire partie du dixième d’Anglaises du début de la période moderne suffisamment chanceuses pour savoir lire. Elle le devait à son père, Sir Richard Edgcumbe, érudit et poète, qui avait pris les dispositions testamentaires nécessaires, alors qu’elle était enfant, pour qu’elle soit instruite au même titre que son frère Piers Edgcumbe. Les bienfaits de cette formation intellectuelle transparaissent dans son histoire composée à partir de textes en anglais comme The French Commentaries de Thomas Tymme mais aussi de textes en latin à commencer par la traduction latine du Discours sur les moyens de bien gouverner de Gentillet.

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