Le XVIe siècle dans l’enseignement secondaire
Michel Renaud
Michel Renaud, "Le XVIe siècle dans l’enseignement secondaire", dans Bulletin de l’Association d’études sur l’humanisme, la réforme et la renaissance, année 1989, volume 29, numéro 29, p. 33-34.
Extrait de l’article
En février 1985, nous constations avec inquiétude que les auteurs du XVIe siècle avaient pratiquement disparu des programmes des collèges et les lycées, que les sujets de l’épreuve anticipée en français du baccalauréat les ignoraient systématiquement et qu’ils apparaissaient rarement dans les listes de textes établies en vue de l’oral de cet examen. Pourtant, l’annonce de la publication prochaine de nouvelles instructions officielles nous laissait alors quelque espoir. Nous savons aujourd’hui que cet espoir était vain : les textes officiels parus en 1985, 1987 et 1988 sont toujours aussi discrets dès qu’il s’agit de la Renaissance. Cela peut se concevoir au niveau des collèges, mais il est plus difficile d’accepter que les programmes destinés aux classes des lycées ne mentionnent qu’un seul auteur du XVIe siècle, Montaigne, et pour signaler qu’on pourra en différer l’étude en raison de sa difficulté. Il serait inutile et fastidieux de refaire ici un constat analogue à celui que nous dressions il y a quatre ans : rien ou presque n’a changé pour ce qui est de l’enseignement du français. Les sujets du baccalauréat 1988 confirment le recours désormais systématique aux textes non-littéraires : aucun auteur antérieur au XVIIIe siècle n’est cité. Au-delà de l’enseignement de la littérature du XVIe siècle, ce sont les études de lettres en général qui sont en voie de marginalisation.