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Les récits de la mort d’Henri III publiés en Angleterre : régicide et fabrication de l’histoire dans les années 1590 

Marie-Céline Daniel

Marie-Céline Daniel, « Les récits de la mort d’Henri III publiés en Angleterre : régicide et fabrication de l’histoire dans les années 1590 », Études Épistémè, 20, 2011

Extrait de l’article

Dans une missive datée du 1er août 1589 (le 22 juillet 1589 dans le calendrier julien encore utilisé par les Anglais), William Lyly, l’un des serviteurs de l’ambassadeur de France auprès d’Henri III, rapportait en ces termes les mots du roi de France : « I am sure the Queen, your mistress, will be sorry for this, but I hope it shall quickly be healed, and so I pray write unto her for me. »1 L’événement qui devait peiner la reine était la tentative d’assassinat perpétrée par Jacques Clément, un moine jacobin, sur la personne du roi de France. Alors qu’il se trouvait à Saint-Cloud, sous les murs de Paris une fois de plus assiégée, Henri III avait accepté de recevoir un moine qui prétendait avoir des informations importantes à lui communiquer. William Lyly raconte ainsi la suite de la scène :

[W]hereof the King was no less glad than the other desirous to execute his devilish intent, permitted him entry in his chamber : who, in making him a monastical reverence, with a knife which he held in his sleeve struck the King under the short ribs to have pierced his bowels, which the King with his own hand, seeing the motion, did in part rebate so as no one of them was pierced ; and with great courage and force got the knife from him and therewith gave the Jacopin two blows, the one on the face, the other in the breast, with which, and the servants’ assistance, the felon was presently slain. (Ibid.)

La blessure ne semblait pas fatale, et les médecins appelés au chevet du roi annoncèrent que la blessure serait guérie, ce qui explique la sérénité apparente du monarque. Cependant, la nuit venue l’état du roi empira suffisamment pour qu’on lui administre les derniers sacrements. Au matin du 2 août Henri III expira, après avoir nommément désigné Henri de Navarre comme son successeur légitime.

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